Conversation //9

Jeudi 19 mai 2016 | 18h00

Conversation //9

"Conversation au bout d'une halte ! " : halte de Launaguet

Comment ça s'est passé ?
Une rencontre improbable dans un non-lieu

Sans le plan joint au mail, personne, à part Anne qui arpenta ce lieu  avec ses étudiants en archi, ne saurait trouver la halte de Launaguet. Certains se sont même perdus et furent radioguidés par portables interposés. Passer sous le pont de la Vache,  grimper le talus SNCF pour découvrir un abribus vandalisé, sans toit ni parois : voilà la halte de Launaguet, arrêt à la demande pour voyageurs hypothétiques des 2 trains journaliers.

Un lieu un peu glauque entre voies ferrées, bâtiments en ruine et friches envahies de végétation. Un lieu magique aussi, avec vue à 360° sur la ville, dont on perçoit au loin quelques repères, immeuble de la colline Jolimont, celui dit de « la banane » ou encore obélisque de la bataille de 1814. Un lieu de biodiversité où figuiers, aubépines et passiflores se disputent les talus et les plateformes.

Demain, un important pôle multimodal de la métropole, connexion entre train et métro, à quelques minutes à peine de la gare Matabiau.

Question projets officiels, un plan des plus « plan-plan », sans ambition urbaine, établi par Réseau Ferré de France qui se borne à zoner les emprises dont il est propriétaire.

Alors, ensemble, on se prend à rêver un aménagement en belvédère sur la ville, qui créerait une vraie liaison verte avec le métro de la Vache, qui redessinerai tout le quartier et qui donnerait la part belle à cette végétation qui, pour un temps, reprend ses droits.

Avant le rituel apéro, une petite balade sur cette ancienne voie en remblai ébauchée par les allemands pour desservir leurs entrepôts, un passage dans le tunnel, glauque lui aussi, sous les voies ferrées et retour à la halte pour un casse-croûte sympathique quoique écourté par des beuglements et des jets de pierres : un « riverain » imbibé, occupant une ruine en pied de talus, nous conseillant de discuter ailleurs dans la ville, qui selon lui ne manque pas de lieux publics pour ce faire.

En définitive, une fin de soirée en accord parfait avec le caractère inhospitalier actuel des lieux, mais une belle découverte pour tous les participants à cette originale conversation urbaine.